Inventaire et cartographie des Orchidées du Gers

 

Le cadre de l'inventaire : la cartographie des Orchidées de France

La Société Française d'Orchidophilie a été chargée depuis 1989 par le Ministère de l'Environnement de réaliser la cartographie en réseaux par département des Orchidées de France. Ce travail s'effectue avec la collaboration du Secrétariat du Patrimoine Naturel (S.P.N.) du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris qui centralise les données.

Pour ce faire, la S.F.O. a mis en place un réseau de 90 responsables départementaux, tous bénévoles, qui avec l'aide d'autres botanistes et d'associations régionales, parcourent le terrain et adressent leurs observations informatisées au S.P.N.. Des publications concrétisent régulièrement ce travail.

Par ailleurs, la S.F.O. a publié une synthèse (provisoire) de ces observations sous forme d'un volume illustré (une photo et une carte par taxon) : « Une répartition des Orchidées sauvages de France » de Pierre Jacquet ; la 3ème édition est parue début 1995.

Il est évident que la connaissance précise de la répartition des Orchidées est le meilleur moyen pour mener à bien leur protection.

Tous les botanistes, spécialistes ou amateurs sont invités à participer à cette entreprise.
 

Résultats

Les prospections ont été réalisées de 1996 à 2006 ; elles ont permis de rassembler les données suivantes :
  • 4827 données localisées ont été récoltées
  • 42 espèces répertoriées
  • 937 stations répertoriées
  • 336 mailles sur les 414 du département sont concernées par au moins une espèce (81%)
  • 323 communes sur 463 sont concernées (70%).

Les taxons répertoriés

42 taxons (selon l'actuelle nomenclature) ont été identifiés et observés depuis 1995, et cartographiés ici.
Le nombre connu en 1995 (Répartition des Orchidées Sauvages de France, P. Jacquet) était de 34.
Dupuy, en 1868, en cite 33, dont 4 n'ont pas été retrouvés. Cette différence souligne le manque de connaissances des populations gersoises avant cet inventaire cartographique, tout du moins au niveau bibliographique récent. Ce point est d'ailleurs valable pour la majeure partie du patrimoine naturel gersois, l'ensemble de la flore et de la faune ayant été très peu étudié dans ce département, relativement oublié des naturalistes régionaux, plus attirés par les vastes et sauvages Pyrénées, toutes proches !
Cet inventaire a donc permis de mettre à jour les connaissances, de révéler de nouvelles espèces pour le Gers, comme notamment les deux formes d'Ophrys arachnitiformis, qui avaient été largement confondues jusque là avec Ophrys aranifera, Ophrys sulcata, Limodorum abortivum, Epipactis helleborine, Neottia nidus-avis, Serapias cordigera et l'inattendu Ophrys tenthredinifera. Par contre, Cephalanthera rubra, observé en un site dans les années 1980 semble avoir disparu. Epipactis palustris, observé dans les années 1970, et cité plusieurs fois par Dupuy en 1868, n'a pas revu. Et Anacamptis coriophora, cité également par Dupuy en fin de XIXe siècle, n'a fait l'objet d'aucun signalement depuis.
  • Anacamptis coriophora (L.) Bateman, Pridgeon & Chase subsp. fragrans 
  • Anacamptis laxiflora (Lam.) Bateman, Pridgeon & Chase subsp. laxiflora
  • Anacamptis morio (L.) Bateman, Pridgeon & Chase
  • Anacamptis papilionacea (L.) Bateman, Pridgeon & Chase
  • Anacamptis pyramidalis (L.) Rich. subsp. pyramidalis
  • Cephalanthera damasonium (Mill.) Druce
  • Cephalanthera longifolia (L.) Fritsch
  • Dactylorhiza fuchsii (Druce) Soó
  • Dactylorhiza incarnata (L.) Soó subsp. incarnata
  • Dactylorhiza maculata (L.) Soó subsp. maculata
  • Dactylorhiza viridis (L.) Bateman, Pridgeon & Chase
  • Epipactis helleborine (L.) Crantz subsp. helleborine
  • Gymnadenia conopsea (L.) R.Br. subsp. conopsea
  • Himantoglossum hircinum (L.) Spreng. subsp. hircinum
  • Limodorum abortivum (L.) Sw.
  • Listera ovata (L.) R.Br.
  • Neotinea ustulata (L.) Bateman, Pridgeon & Chase
  • Neottia nidus-avis (L.) Rich.
  • Ophrys aegirtica P.Delforge
  • Ophrys apifera Huds. subsp. apifera
  • Ophrys arachnitiformis Gren. & Philippe
  •   subsp arachnitiformis
  •   subsp marzuola
  • Ophrys araneola Rchb.
  • Ophrys aranifera Huds. subsp. aranifera
  • Ophrys lupercalis J. & P. Devillers - Terschuren
  • Ophrys insectifera L.
  • Ophrys lutea Cav. subsp. lutea
  • Ophrys scolopax Cav. subsp. scolopax
  • Ophrys sulcata Devillers & Devillers-Tersch.
  • Ophrys tenthredinifera Willd.
  • Ophrys vasconica (O.Danesch & E.Danesch) P.Delforge
  • Orchis anthropophora (L.) All.
  • Orchis mascula (L.) L. subsp. mascula
  • Orchis militaris L.
  • Orchis purpurea Huds.
  • Orchis simia Lam.
  • Platanthera bifolia (L.) Rich.
  • Platanthera chlorantha (Custer) Rchb. subsp. chlorantha
  • Serapias cordigera L.
  • Serapias lingua L.
  • Serapias vomeracea (Burm.f.) Briq.
  • Spiranthes spiralis (L.) Chevall.

Répartition

La zone des coteaux les plus accidentés, les plus calcaires et les plus " pastoraux ", dans l'Astarac au centre sud du département, se distingue nettement par sa richesse en taxons, par rapport au reste du département, où la majorité des mailles ne comporte pas plus de cinq espèces.
Une approche plus fine permettrait d'y distinguer une organisation des stations le long des coteaux, longilignes, intercalés de leurs vallées, où seules quelques stations de prairies humides offrent des Orchidées. Ce sont notamment les vallées de la Lauze, de l'Arrats, du Gers et ponctuellement de l'Osse qui montrent les secteurs les plus riches (ce sont ceux où se situent les plus importantes surfaces de pelouses et landes sèches calcicoles) .

Trois zones sont particulièrement pauvres :

  • le Nord du Département (Lectourois-Lomagne), voué aux cultures de céréales, malgré la présence de reliefs karstiques qui seraient à priori favorables aux Orchidées

  • l'extrême Nord-Ouest, zone du Bas-Armagnac, qui allie un terrain acide, une prédominance des cultures et des vignes et une quasi-inexistence de prairies naturelles

  • l'Ouest, la Vallée de l'Adour, presque entièrement vouée à la maïsiculture, sans prairies naturelles.



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