Les Orchidées et leur protection

 

LES MESURES DE PROTECTION : d'abord protéger leur milieu !

Si certaines espèces prospèrent au bord des routes, parce qu'elles y ont trouvé des conditions propices à leur développement, ce n'est pas le cas des Orchidées plus exigeantes, comme celles des milieux humides ou certaines de pelouses sèches, très inféodées à leur habitat : si ceux-ci disparaissent, elles aussi. Or il s'agit dans les deux cas (prairies humides et pelouses sèches) de milieux résiduels, qui tendent à disparaître :

* Les pelouses sèches à orchidées ou landes servaient traditionnellement de parcours pour le bétail. Aujourd'hui, dans un système d'élevage actuel, elles présentent peu d'attrait économique (une très faible valeur fourragère) pour beaucoup de charges (il faut garder le troupeau, ou clôturer et prévoir des points d'eau,...). De plus, elles sont situées dans des zones sujettes à la déprise agricole, où les terres (et à fortiori les terres peu productives) ont du mal à trouver preneur et surtout repreneur. Or l'abandon du pâturage extensif provoque leur embroussaillement, et la perte des orchidées typiques des pelouses sèches (en particulier bon nombre d'Ophrys).

* Les prairies humides sont très peu nombreuses ; situées en fond de vallée, sur de bonnes terres, elles sont menacées par le retournement pour la culture, d'autant que le nombre d'éleveurs diminuant, elles sont souvent reprises par des céréaliers.


On voit dans les deux cas que le maintien de ces milieux passe par le maintien de l'élevage, ce qui relève de politiques agricoles et sociales très générales (en particulier européennes), qui dépassent le cadre de la stricte protection d'espèces floristiques.

Plus localement, il existe des dispositifs de protection et de maintien de ces milieux :

* les mesures agri-environnementales : deux opérations, dans le département, proposent aux éleveurs des contrats stipulant la préservation et l'entretien des pelouses sèches et des prairies humides. A ce jour, 700 hectares de pelouses sèches sont ainsi sous contrat d'entretien, contre 100 hectares de prairies humides. Il faut espérer que ces contrats, passés pour 5 ans, puissent perdurer au-delà et se développer.

* le réseau natura 2000 : dans le cadre de la directive européenne « habitats », la France met en place un réseau d'espaces protégés. Deux zones de pelouses sèches (en bord de Lauze, près de Simorre et à Montesquiou) ont été retenues par l'Europe. Reste à voir si maintenant de réelles mesures de protection et de gestion vont y être mis en place. 

LA PROTECTION DES ESPECES

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, les Orchidées ne sont pas toutes protégées, bien au contraire.

Dans le Gers sur les 43 espèces présentes, seules 4 font l'objet d'une protection officielle.

Il s'agit de :

PROTECTION NATIONALE
  • Anacamptis coriophora (L.) Bateman, Pridgeon & Chase subsp. fragrans (Orchis parfumé)
  • Ophrys tenthredinifera Willd. (Ophrys guêpe)

PROTECTION REGIONALE (Midi-Pyrénées)
  • Anacamptis papilionacea (L.) Bateman, Pridgeon & Chase (Orchis papillon)
  • Serapias cordigera L. (Sérapias en cœur)

Mais attention, non protection ne signifie pas abondance, ni droit de cueillette. Les Orchidées sont bien mieux là où elles sont, à savoir dans leur milieu !


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